La Montée tant attendue…
J’avais en mémoire le passage à la grange des Lilas qui m’avait été fatale il y a 2 ans avec une montée bien raide…. Je l’attends avec impatience. J’avoue, j’ai envie de l’affronter. Les km défilent, elle se fait désirer la bougresse…et la voilà enfin… mais elle se fait encore désirer … J’avais omis dans mon petit subconscient les centaines de mètres qui me séparent d’elle… LA VRAIE MONTEE. Je trouve donc assez facile la grimpette..Et pour cause, ce n’est pas la bonne ! Mais tout à coup, la pente se fait raide, les arbres s’écartent comme pour nous laisser entrevoir le chemin de croix en plein soleil… Les bavards se taisent, les bâtons me sauvent…Pour l’instant l’ascension se passe plutôt bien… Plus longue que dans mes souvenirs, des pauses s’imposent pour l’encaisser, faire retomber mon petit cœur qui s’emballe. J’arrive enfin au Plat d’Adet. Un peu fatiguée mais le moral est bon. Je suis contente d’avoir réussi à gérer la montée et mes peurs, sans soucis majeur… Je continue tranquillement, je sais qu’il ne faut pas que je m’emballe. Mon seul et unique but est de finir, mais bien finir, avec plaisir. Ne pas se mettre dans le rouge, sinon c’est retour à la maison sans passer par la case Merlan. La montée se poursuit, mes bâtons me secondent, mon sac est juste parfait, tout à portée de main sans me contorsionner, je l’ai définitivement adopté. L’ascension se poursuit jusqu’à Espiaube, plus ou moins escarpée. Les coureurs du Pyrénées Tour Trail nous rejoignent. Un peloton où je retrouve certains de mes amis, cela fait du bien de les croiser, Matthieu, Fred, Greg, Pascal…Dolorès ne devrait pas tarder à me rejoindre normalement…Quand tout à coup, un bruit sourd, des cris juste derrière moi….Je me retourne et là, une pause s’impose tellement le spectacle est impressionnant. Un berger dévale le versant perpendiculaire à la course suivi par des centaines de brebis !!!! il coupe un autre troupeau, celui des coureurs… c’est juste …Whouah !!! Bon mais ce n’est pas tout ça, il faut repartir, le Col est juste là, à quelques centaines, même pas à peine quelques dizaines de mètres au dessus. La dernière côte signe la fin de la première grosse difficulté…Je suis ravie, j’y suis presque et en bien meilleur état qu’il y a 2 ans … j’ai le sourire malgré la difficulté, je suis claire dans ma tête, tout va bien…
Me voici au Col du Portet, 2215 m soit 1500 m d’ascension ! J’y retrouve Patrick. Il fonce chercher ses affaires, il souhaite m’accompagner sur un bout de chemin. Je lui dit de ne pas se speeder, j’ai bien l’intention de prendre un peu de temps au ravitaillement qui m’attend dans à peine 1,5 km… Il me rattrape et je fonce vers le ravitaillement. J’ai 20 min d’avance sur la barrière horaire. Je suis bien…Pas d’inquiétude. Il y a 2 ans, j’étais arrivée 5 min avant, titubant, complètement vidée, de la tête comme de l’estomac, avec la claire envie de rentrer chez moi, penaude… Cette année, j’arrive avec la certitude que la course ne s’arrêtera pas là, je mange quelques morceaux de saucisson, fromage, chips, bananes, j’avale un coca (obligée, j’en rêve depuis au moins 1h)…Un vrai régime diététique 😉 , je refais le plein d’eau dans mon sac, je récupère quelques tranches de saucisson dans ma pochette et hop, je repars, en forme…. Une première bataille est gagnée…J’avoue je suis contente de moi, ça me motive comme jamais.
Cette portion est aussi agréable que lors de mes souvenirs de rando-reco avec Vincent. Une succession de faux-plats montants et de petites descentes permettent aux jambes d’oublier la difficulté précédente. Je sais que m’attend non loin de là l’ascension du Pic du Bastan. En haut, je serait à 2485m et je sais que là haut, c’est magnifique.