Dossards check
Photo d’équipe check
Canoë : gilets/pagaies/chasubles check
Tir à l’arc check
Visite médicale check
Maintenant nous avons le premier sésame, le bracelet ROUGE. Nous avons hâte de savoir ce que demain nous réserve. Alexandre se fait attendre pour ce premier briefing… Les Amazones que nous sommes s’impatientent !
Le voici enfin arriver. Ça y est, nous sommes dans l’ambiance ! Il nous rappelle les valeurs du raid, celles que je partage depuis toujours pour le sport et je suis sincèrement heureuse que cette compétition les transmette ! Le Raid pour chacune d’entre nous représente quelque chose de fort, un dépassement de soi espéré, une envie de se surpasser, de sortir de sa zone de confort… Mais c’est surtout un processus et un but…. Le chemin pour arriver au terme de ce challenge compte autant que la médaille finale. Le sport et le voyage comme un MOYEN, pas comme une finalité. Je me sens entièrement dans mon élément, satisfaite après tant d’années de patience d’être là parmi toutes les autres !
Il est 20H00, nous ne sommes qu’au début du premier briefing de présentation et nous découvrons tous les bénévoles qui vous nous aider à accomplir cette semaine. Ils ont l’air aussi heureux d’être là que nous, ils sont acclamés sous de moultes applaudissements ! Nous sentons une équipe soudées et c’est communicatif pour nous toutes.
Jean Marc, le directeur de course, qui a réellement donné de sa personne avec Alexandre pour nous dégoter de sublimes parcours fait son entrée ! Sur un grand écran blanc s’affiche le parcours. Il fera 15 km tout rond ! Point très rassurant, il y aura de nombreux check points surtout sur la première partie du parcours, quasiment 1 tous les 500 m, histoire d’avoir des points de repères. Ravitaillement à 8,6 km, ça c’est cool, au milieu de l’épreuve. Par contre la deuxième partie sera une succession de 4 longues lignes droites, j’avoue, je n’en raffole pas, pourvu que les paysages soient top…
Une question reste en suspend : à quelle heure allons nous devoir nous lever demain ? Un petit sourire en coin, il a attendu la dernière minute, le bougre, pour nous l’annoncer…
« Petit déjeuner à 3H45, émargement 4h45, départ des bus 5H00, départ de la course 6H00 »
…. Ça y est c’est dit… et c’est entendu… Le départ du raid c’est là maintenant. Dans nos têtes c’est l’euphorie ! Nous comptons le nombre de minutes pour nous préparer, nous sommes 4 par chambre et nous ne nous connaissons pas trop encore. Laquelle va foncer sous la douche en premier ou au contraire traîner jusqu’à la dernière minute pour gratter quelques minutes de sommeil en plus… ? Nous comptons le nombre d’heures avant le prochain réveil…oulala pas beaucoup d’autant que nos affaires ne sont pas prêtes. Bon allez hop, direction le buffet, ce n’est pas tout, mais on commence à avoir faim !
Après un bon repas, nous retournons à la chambre préparer nos affaires pour optimiser le temps du réveil… Quelques conseils à mes coéquipières de chambre plus tard, poche à eau remplie, matériel obligatoire checker, nous sombrons dans les bras de Morphée pour 4 courtes heures à peine…
3h30 ! Debout !
Rapide douche histoire de réveiller nos corps endormis, direction le petit déjeuner. Pas question de jouer les Pantagruel aujourd’hui, il faut être efficace. Oeufs pour les protéines, thé ou café, jus de pastèque pour éviter l’acidité des agrumes, on ne se laisse pas abattre pour autant. Puis direction émargement » et enfin le bus pour nous rendre sur la ligne de départ…
Il y a peu de bavardages ce matin, un peu d’appréhension couplé aux quelques heures de sommeil ont raison de notre tendance pipelette. Mais très vite, sur la ligne de départ, l’ambiance monte et la fête commence. Nous réveillons les temples à l’aide de la sono relancée par 275 amazones prêtes à s’élancer. Une flashmob préparée pendant des semaines sur jerusalema et HOP, nous sommes prêtes !
Départ toutes les 7 secondes, par groupes de 3 équipes.
Toutes euphoriques nous noues élançons à travers une grande porte majestueuse et un chemin large et sinueux à travers la forêt. Très vite la chaleur nous rappelle à l’ordre, notre petit coeur bat la chamade et les jambes bien que motivées nous rappelle qu’il y a a peine 2 jours nous étions à 10 000 km de là, sous la pluie, avec pas moins de 20° en moins. Il a fallu encaisser les 24h de trajet et le changement de climat.
Partons donc doucement mais sûrement, ce n’est que la première épreuve, encore 5 jours à tenir.
La consigne principale : « BUVEZ »… Il vaut mieux en effet, avec près de 30° avec une hygrométrie frôlant les 60 %, nos corps chauffent vite, et en plus, il faut se délester de ces 2 kg qui pèsent sur notre dos comme ça l’air de rien. De vrais chameaux, nous trimballons, notre poche à eau remplie, soit 2L d’eau et quelques grammes de ravitaillement pour relancer la machine quand elle commence à donner quelques signes de faiblesse.
Les paysages que nous traversons sont magnifiques, tour à tour jungle, temples, ruines, levé de soleil sur le lac ou encore vestiges découverts au milieu de la jungle verdoyante. Là un pont suspendu, là une piste sableuse et là un « single » en forêt. Nous réalisons à chaque pas la chance de côtoyer ce lieu magique, hors des sentiers touristiques.
Bon mais ce n’est pas tout mais il fait sacrément chaud quand même ! Le sac se vide petit à petit mais je grignoterais bien quelques chose au ravito moi… cela tombe bien, après une longue ligne droite, celui ci apparaît comme un mirage ! Le sourire des bénévoles, la beauté des fruits, ni une ni deux, on ne se fait pas prier ! Pastèque douce et légèrement sucrée, qui hydrate et glisse sur la langue sans effort, ananas sans aucune acidité, au contraire qui fait pétiller les esprits par sa douceur, le cerveau reconnecte après 8,6 km engloutis en 1h08. Nous restons quelques minutes et repartons. Une petite pause technique s’impose pour Brigitte, à l’abri des regard, des araignées, des serpents et des fourmis rouges. Rapidement elle me rejoint et nous poursuivons notre chemin par une longue ligne droite interminable sur les remparts du temple de BAYON. J’adore ce temple aux visages sculptés, mon préféré, c’est sûr, je suis fascinée. Mais pour l’instant un truc me chiffonne, un bout d’ananas a décidé de rester coincé juste là, en fond de gorge et ne veux ni monter, ni descendre…. Il va m’accompagner quelques km, gênant mon souffle et lorsque je m’arrête pour prendre une photo, clairement, il est mal placé, me donnant un haut le coeur. La photo est ratée car une amazone tombe quelques mètres plus loin, je l’aide à se relever, tout va bien, mais j’en oublie la photo. Je rattrape Brigitte qui avait pris un peu d’avance et cette petit accélération aura raison de l’ananas, il décide de sortir par la grande porte. Le temps de reprendre mes esprits, nous repartons d’un bon pas, et franchement, cela va beaucoup mieux. C’est fou ce que l’on peut être embêté par un petit bout de rien du tout. Ne rêvez pas, cela ne m’a pas dégoûté de l’ananas, ils sont trop bons ! Juste faire attention de finir de le manger avant de rependre la course ! Une expérience de plus à noter.
Nous attaquons la dernière partie de la course, nous longeons encore les remparts par les hauteurs pendant 1,6 km pour revenir sur nos pas par le long de la rivière qui longe le temple. Il faut se méfier du parcours sur les hauteurs, de larges racines ont colonisé le sol et nous tendent de jolis croche-pieds. Il faudra se méfier encore plus de la partie basse, car les racines sont plus nombreuses et jouent à cache-cache avec les feuilles, nous laissant de véritables pièges à la « Indiana Jones ». Cela ne manque pas, je me retourne pour dire à Brigitte de faire attention et mon pied embrasse une racine et je m’étale tout du long dans un tas de feuilles, qui a la délicatesse d’amortir ma chute qui a tout de la grâce d’un hippopotame. Nous sommes à 800m de l’arrivée, tout va bien, nous entendons la musique, cela nous rebooste. Depuis 1,5 km nous sommes 4, les wondersoeurettes pour le Syndrôme de Dravet sont avec nous, et à coup de quelques refrains chantonnés, pour Thao, le fils de Virginie, nous arrivons enfin sur le pont du temple de Bayon, avec ses statues en guise de haies d’honneur, avant de rejoindre l’arche d’arrivée à peine 200m plus loin.
Les Amazones nous attendent à leur tour, les encouragements, les applaudissements ne peuvent que nous rendre fières de nous… Quelle belle course, ce n’est que le début…
Bon place au ravitaillement, pastèques, ananas et mangues nous attendent… Un seul mot me vient à l’esprit : JOIE !
Notre interview :
https://www.raidamazones.com/raid2024bis/edetail.php?equipe=31#menu